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Bonne nouvelle côté rentrée littéraire : la sortie du deuxième roman de Perrine Tripier aux Éditions Gallimard : « Conque ». Une nouvelle quête mémorielle, celle d’une une héroïne face aux fantômes d’une civilisation qui hante l’imaginaire. Un roman littéraire de fiction, empreint d’archéologie et de magie, au nom de ce coquillage, instrument de musique millénaire. Prometteur !

Le mot de l’éditeur

« CONQUE : nom féminin, coquille en spirale servant d’instrument depuis des millénaires. Coquillage berceau et tombeau, où se niche, caché, le grain de sable. »

Quelque part dans un pays battu par le vent du large, Martabée, historienne de renom, est mandatée par l’Empereur sur un chantier archéologique qui vient de mettre au jour les vestiges des Morgondes, guerriers-marins millénaires, dont seuls les bardes avaient gardé la trace. Martabée est chargée de les étudier afin de redorer le roman national.

Pour entremêler sa gloire à celle du pays, Martabée excave des héros et des mythes, avec émerveillement. Mais quelque chose murmure sous le sable froid. Un appel sourd, dissonant, qu’elle devra choisir de suivre ou d’ignorer. Lorsque la lucidité prendra le pas sur l’ivresse et sur la vanité, qui choisira de voir, et qui s’aveuglera encore ?

Fable politique et poétique, ce deuxième roman de Perrine Tripier allie le mystère à la contemplation. Dans cette « Conque » s’enroulent des énigmes, portées par un souffle épique.

  • « Conque » de Perrine Tripier, édité dans la Collection Blanche chez Gallimard. Août 2024. Livre broché, format 140 x 205 mm. 208 pages. ISBN 2073056865. Prix public 19,50 €.

Écoutez le podcast des « Midis de Culture » sur France Culture pour vous plonger dans l’univers de cette jeune actrice de talent, que nous avons le plaisir de compter parmi les anciennes élèves du Lycée Gay-Lussac de Limoges. 🫶

L’autrice

Perrine Tripier est originaire de Saint-Junien en Haute-Vienne. Après une classe préparatoire littéraire au Lycée Gay-Lussac de Limoges, Elle poursuit ses études à l’Université de Rennes, d’où elle sort en 2021 est diplômée M2 de littérature. Elle est professeur de lettres dans un lycée en Bretagne.

Son premier roman « Les guerres précieuses » a reçu un très bon accueil de la critique et du public.

Pour ce nouveau roman policier historique, Philippe Grandcoing, historien spécialiste des affaires criminelles de sa région et auteur de romans policiers, s’associe à Bernard Aumasson, passionné de recherches généalogiques. Ils s’attèlent à une légende rurale tenace pour en décrire la réalité : une sordide histoire de famille de petite noblesse aux confins du Périgord et du Limousin, avec ses échecs, sa morgue et ses querelles d’héritage entre frères et sœurs.

Le mot de l’éditeur

Décembre 1913, Montcigoux, est un lieu oublié au milieu de la France. Des ouvriers mettent au jour un squelette dans les dépendances du château. Il s’agirait d’Ernest de Fontaubert, l’ancien propriétaire des lieux, parti en 1850 faire fortune en Californie et mystérieusement disparu depuis.

Il aurait donc été enterré à quelques pas de son ancienne demeure. Les langues se délient. Il est question de meurtre, de frère jaloux, de soeur incestueuse, de nouveau-nés assassinés, de trésor et de folie. La littérature s’en empare, puis la télévision. Au terme d’une passionnante enquête est reconstituée une saga familiale, faite de convoitises, de tensions et de rumeurs, sur fond de révolutions et de ruée vers l’or, de 1789 à la Belle époque.
À travers ces destins ordinaires et exceptionnels se dévoile un vaste XIXe siècle, des campagnes reculées de la province, jusqu’aux villes fantômes de l’Ouest américain, un siècle de voyages, d’aventures, de bouleversements politiques et sociaux.

  • « Là où mentent les morts – Les vies d’Ernest de Fontaubert » de Philippe Grandcoing et Bernard Aumasson. Paru chez Geste édition. Collection Les Moissons. Juillet 2024. Edition : Brochée. Format : 15.8 x 24 cm. 224 pages. Isbn : 978-2-490839-38-4.

 

 

Avec son nouvel opus de la série policière Meurtres en Limousin, Franck Linol nous entraîne, sur les traces d’une affaire non élucidée avec son personnage emblématique connu sous le nom de l’Inspecteur Dumontel. 

Le mot de l’éditeur

Une nouvelle enquête de Dumontel où l’on retrouve tous les personnages qui traversent la fameuse série policière dite de “l’Inspecteur Dumontel”.

Le commissaire Dumontel, jeune retraité, a quitté sa ville natale et a fait l’acquisition d’une petite maison en plein cœur de la campagne. Là, avec son chat, Flag et une ânesse qu’il a recueillie, Margueritte, il tente d’apprivoiser sa nouvelle vie au milieu de la nature, de la solitude, des souvenirs et des états d’âme. Mais, quiétude vite troublée : le flic est rattrapé par une ancienne affaire. Il y a dix ans, une joggeuse avait été sauvagement assassinée dans le bois de la Bastide à Limoges. Le criminel court toujours n’ayant jamais été démasqué… En solo, rongé par la culpabilité, il reprend le dossier, bien décidé à enfin coffrer l’assassin !

« L’œil du diable rouge » de Franck Linol. Geste Editions, collection Moissons noires. Mars 2024
Livre broché. Format 14x21cm. 264 pages. ISBN 2384361562

L’auteur : Franck Linol

Extrait du site de Franck Linol :

Franck Linol est né à Limoges. Ancien lycéen de Gay-Lussac, puis enseignant dans le second degré, il a terminé sa carrière professionnelle à l’IUFM de l’Université de Limoges. Au début des années 80, il s’est investi dans la radio associative RTF (95.4) dont il sera le président durant trois années.

Il a publié son premier roman, La cinquième victime, un polar en 2010, chez Geste éditions (collection Le geste noir). Ce roman rencontra un tel succès qu’il donna le coup d’envoi à la série policière Meurtres en Limousin qui aujourd’hui, en comptant La jeunesse de l’inspecteur Dumontel, en est ici à son 18e opus après Meurtres en Corrèze et Tout va bien, darling ! (2023).

Cap sur le site de Franck Linol pour en savoir plus sur l’auteur

Déjà un coup de cœur des libraires, ce nouveau roman d’aventure signé Agnès Clancier nous enchante ! Il retrace l’échappée d’une femme dans le bush australien du 18e siècle, une immersion sauvage, un souffle romanesque et poétique dont on ne se lasse jamais. 

Le mot de l’éditeur

Janvier 1791. Une jeune Anglaise s’évade de la colonie pénitentiaire de Sydney, aux confins de l’Australie. Perdue dans l’immensité du bush, au cœur d’un pays inexploré, elle prend rapidement conscience qu’il lui sera impossible de survivre seule. Boire, manger, dormir : rien ne se donne, tout est à conquérir. Jusqu’à sa rencontre avec une tribu aborigène…

Témoignage d’amitié aux civilisations lointaines et hommage aux récits des grands explorateurs d’antan, « Dans le rêve de l’arbre creux » est un roman d’aventures comme on n’en fait plus. Entre les lignes, au fil de son écriture délicate, évocatrice, tout à la fois sensuelle et très documentée, Agnès Clancier montre la force de certains liens communautaires ancestraux et, ce faisant, interroge les fondements mêmes de nos sociétés contemporaines.

« Dans le rêve de l’arbre creux » d’Agnès Clancier, publié sous la direction de Marc Villemain aux Editions du Sonneur. Mars 2024.
Format 21,3×14,3cm. 240 pages. ISBN : 9782373852981. Prix public : 18 €.

L’autrice, Agnès Clancier

Agnès Clancier romanchère invitée aux Rencontres de Gay-LussacAgnès Clancier a publié une dizaine de livres, dont Le Pèlerin de Manhattan (Climats, 2003), Port Jackson (Gallimard, coll. Blanche), roman qui relate l’installation des Européens en Australie à la fin du XVIIIe siècle, et Une trace dans le ciel (Arléa, 2017), inspiré de la vie de Maryse Bastié, héroïne de l’aviation et résistante.
Elle est également l’autrice d’un recueil de poèmes, Outback, disent-ils (Éditions Henry, 2017), et de récits : Karina Sokolova (Arléa, 2014) et Pour l’amour de Bastia (Magellan & Cie, 2021).

Nous avons eu le plaisir de rencontrer cette autrice de talent à plusieurs reprises, ancienne du lycée, notamment lors d’une des rencontres de Gay-Lussac organisées par Laurent Bourdelas à Limoges.

Notez qu’Agnès Clancier sera l’invitée du salon du livre Lire à Limoges, les 22 et 23 juin 2024.

Une nouvelle enquête pour notre cher antiquaire Hippolyte Salvignac, dans la France de la Belle Epoque. « Les démons de l’inspecteur Lerouet », roman d »histoire signé de notre camarade Philippe Grandcoing, devrait titiller vos méninges de détective amateur.

Le mot de l’éditeur

Mais qui a bien pu assassiner la femme de Jules Lerouet, réveillant tous ses démons ?

Mars 1912. Alors que la France frémit d’horreur à la lecture des exploits sanglants de la bande à Bonnot, l’inspecteur Jules Lerouet mène de son côté une traque bien plus personnelle, mettant en danger sa carrière et sa vie afin de venger la mort de sa compagne. Sur la piste d’un mystérieux tueur, réussira-t-il, avec l’aide de ses amis Hippolyte et Léopoldine, à découvrir qui s’en prend à ses proches ? Résoudra-t-il cet autre mystère qui lui tient à cœur : la disparition de la Joconde, dérobée au Louvre quelques mois plus tôt ?

Dans ce septième volume des aventures de l’antiquaire et détective amateur, Philippe Grandcoing continue d’explorer la France de la Belle Époque avec les yeux de héros toujours aussi attachants. Cette fois, il emmène le lecteur dans un univers plus inquiétant, où se déchaînent les passions de l’âme humaine…

  • Une enquête d’Hippolyte Salvignac, « Les démons de l’inspecteur Lerouet » par Philippe Grandcoing. CF De Borée Editions, collection Vents d’Histoire. Mars 2024.
    Livre broché, format 15,5 x 23,5 cm. 304 pages. ISBN 2812939508. Prix de vente 20,40 €

L’auteur : Philippe Grandcoing

Philippe GrandcoingHistorien spécialiste des XIXe et XXe siècles, Philippe Grandcoing a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » aux éditions De Borée, ainsi que la célèbre série d’enquêtes historiques de l’antiquaire Hippolyte Salvignac ; « Les démons de l’inspecteur Lerouet » en est le 7e opus. Notez que « Les noyés des Bords de Marne » est récemment paru en poche.

« Meurtres en Corrèze », 17e de la série de l’inspecteur Dumontel est le 3e roman policier de Franck Linol rédigé à quatre mains avec Joël Nivard, pour  une enquête menée de concert par l’inspecteur Dumontel et le commissaire Varlaud. 3e et dernier quatre mains après la disparition Joël Nivard, décédé en février 2023.

Le mot de l’éditeur

Le troisième opus écrit à quatre mains par le tandem Linol/Nivard, polar qui mêle humour, suspens, personnages attachants et qui nous replonge dans les années sombres de l’occupation allemande.

Un matin glacé de février on découvre le cadavre d’un très vieil homme attaché à un poteau de rang dans le vignoble du Saillant sur les coteaux surplombant la Vézère. Le lendemain, dans l’ardoisière d’Allassac, celui de son frère, le crâne défoncé avec un marteau de fendeur.Les victimes sont deux Belges installés en Corrèze depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Les commissaires Dumontel et Varlaud mènent l’enquête en collaboration avec une brigade de la gendarmerie de Brive dirigée par la séduisante capitaine Alice Bardeau. Ainsi commence cette histoire aux multiples rebondissements au-dessus de laquelle planent les ombres du passé…

« Meurtres en Corrèze » de Franck Linol et Joël Nivard. Geste éditions, collection Feste Noir. Mars 2023
Livre Broché, 256 pages, ISBN 1035320207

L’auteur : Franck Linol

Extrait du site de Franck Linol :

Franck Linol est né à Limoges. Ancien lycéen de Gay-Lussac, puis enseignant dans le second degré, il a terminé sa carrière professionnelle à l’IUFM de l’Université de Limoges. Au début des années 80, il s’est investi dans la radio associative RTF (95.4) dont il sera le président durant trois années.

Il a publié son premier roman, La cinquième victime, un polar en 2010, chez Geste éditions (collection Le geste noir). Ce roman rencontra un tel succès qu’il donna le coup d’envoi à la série policière Meurtres en Limousin qui aujourd’hui, en comptant La jeunesse de l’inspecteur Dumontel, en est ici à son 17e opus après Tout va bien, darling ! (2023).

Cap sur le site de Franck Linol pour en savoir plus sur l’auteur

Avec « Une nuit de Samhain », Claire Wess signe un premier roman prometteur, à mi parcours entre policier et fantastique, thèmes qu’elle affectionne particulièrement.  L’intrigue envoutante et des plus glaçantes nous entraine dans les ruelles du Dorat et la campagne environnante… 

Le mot de l’éditeur

2019. Après 20 ans d’absence, Tristane, jeune médecin et descendante Wiccane, retrouve Le Dorat, village de son enfance. Quand elle emménage dans la maison de sa grand-mère décédée, avec qui elle est toujours en contact à travers ses rêves, les menaces à son encontre et les meurtres dont elle pourrait être victime s’accumulent.

S’agit-il d’un individu isolé qui cible ses victimes avec une précision redoutable ou le N.O.D., société secrète, qui tire les ficelles depuis des siècles pour régir la petite cité médiévale et servir ses ambitions ?

Au pied du mur, la jeune femme puisera dans toutes ses forces pour percer à jour l’assassin et sauver ce qui peut l’être avant qu’il soit trop tard. Saura-t-elle à qui se fier pour faire tomber les masques et apaiser la petite bourgade limousine ?

« Une nuit de Samhain » de Claire Wess, édition indépendante Bookelis, Octobre 2023.
Livre broché, 366 pages. ISBN 1042406944. Prix public 18€.

 

L’auteure : Claire Wess

Claire Wess vit en Haute-Vienne depuis 2011.
Amoureuse des livres et de la langue française, elle d’intéresse notamment aux romans policiers et fantastiques, et rédige sa première nouvelle à l’adolescence. Elle continue jusqu’à créer, en 2016, un blog où elle publie ses textes et partage ses lectures. Cette aventure digitale lui permet d’intégrer le jury du PAI pendant deux ans, et de collaborer avec plusieurs auteurs et maisons d’éditions via leur service presse. Fin 2021, elle saisit l’opportunité de suivre la formation LICARES (L’Institut des Carrières Littéraires) et participe dans la foulée au recueil Mille et un souvenirs (2022) avec 28 autres auteurs. Une nuit de Samhain est son premier roman.

En savoir plus sur Claire Wess

Originaire du Limousin, et ancienne du Lycée Gay-Lussac de Limoges, Laurence Jardy est une autrice de romans policiers bien connue de la région. Elle nous propose avec La piscine était trop bleue une nouvelle enquête menée par le Capitaine Alexis Arkhipov. 

Le mot de l’éditeur

À Saint-Léonard de Noblat, Lise Deltheil, une petite fille de 9 ans, est retrouvée au fond de la piscine de la famille Bleda. Elle a suivi Achille, le fils de la famille, collégien plutôt provocateur, qui la fascine.

Seuls témoins possibles : la grand-mère Bleda, atteinte de troubles cognitifs, dont la mémoire fonctionne par intermittences, et le chien Galgo, rescapé des sévices infligés aux lévriers de chasse dans le sud de l’Espagne et adopté par la famille. La famille Bleda fonctionne sur un mode très conflictuel : relations fils/père, père/mère, belle-fille/belle-mère…Corinne, la mère, est prête à tout pour protéger son fils, et Sébastien, le père, traîne un passé peu avouable, connu de sa mère.

Achille refuse de raconter ce qui s’est passé. Après de longues hésitations, ils finissent par alerter la gendarmerie et c’est le capitaine Alexis Arkhipov, personnage récurrent des précédents romans de l’auteur, qui est chargé de l’enquête.

« La piscine était trop bleue » de Laurence Jardy, paru aux éditions Geste, collection Geste Noir. Octobre 2023
Livre broché, format 11 x 17,8  cm, 296 pages. ISBN 979-10-353-2239-7. Prix de vente : 13,90€

L’auteure

Laurence Jardy est née à Aubusson le 12 décembre 1966. Elle a poursuivi une partie de ses études au lycée Gay-Lussac de Limoges. Elle vit aujourd’hui à Saint-Léonard-de-Noblat.

Son attirance pour les livres a commencé très tôt. Les personnages de roman l’ont toujours aidée à étoffer une réalité qu’elle juge trop terne. Elle admire l’écrivain japonais Haruki Murakami. Comme lui, elle pense qu’il existe quelque part des territoires encore vierges si on parvient à poser un regard autre sur ce qui nous entoure.

Elle enseigne le français à des collégiens depuis près de 30 ans et ne se lasse pas de ces heures de cours qu’elle considère comme de vivifiantes conversations. Vent d’Est sur la collégiale fut son premier roman, suivi de La femme aux manières de chat, Cinquante jours pour mourir, Mortel Exil dans la série Alexis Arkhipov, dont La piscine était trop bleu est le dernier opus. Elle écrit également des nouvelles, dans le cadre de la série Cercle noir, proposée par la collection Geste Noir avec plusieurs de ses auteurs polars, parmi lesquels Franck Linol, Yves Aubard eux aussi anciens du Lycée Gay-Lussac.

Plus d’infos

Notre camarade Laurent Bourdelas nous propose un livre à double face, à la fois roman et investigation, qui se complètent l’une-l’autre. Une enquête face recto se déroulant à Limoges, accomplie par un mystérieux narrateur. Face verso, le portrait de cet impénétrable narrateur-enquêteur.

Le mot de l’éditeur

Un roman et une investigation : un livre-double, deux faces indissociables qui dialoguent entre elles.

FACE A : Une saison en Limousin, Jean-Antoine Zamora (1968)
L’énigmatique roman d’un écrivain dont on a perdu toute trace.

À la suite de l’héritage d’un oncle lointain, le narrateur arrive à Limoges un dimanche des Rameaux pluvieux pour venir prendre possession d’une grande demeure à Couzeix. Va-t-il vendre ou rester ? Lui l’ignore et s’offre une parenthèse de convalescence solitaire dans ce nouvel environnement. Embarqués à ses côtés dans une 2 CV, nous suivons cet inconnu dans sa mystérieuse « saison » limousine laisser la vie « se former au fil des jours et des évènements ». Le temps et les espaces défi lent au gré d’évanescentes rencontres. Bientôt, pour notre conteur anonyme, il sera question de faire le point. Mais dans quelle direction ? Publié en 1968 chez Julliard, Une Saison en Limousin forme une partition littéraire singulière abordant une multitude de thèmes chers à l’esprit existentialiste planant sur la France de Mai 68.

FACE B : Zamora – Enquête sur un écrivain disparu, Laurent Bourdelas (2023)
Z comme Zamora. Qui se cache derrière le masque du narrateur d’Une Saison en Limousin ?

Est-ce là son seul et unique roman ? À-t-il jamais cessé d’écrire ? Le mystère enveloppant la trajectoire de Jean-Antoine Zamora est resté entier. Il constitue le point de départ de cette enquête de journalisme littéraire de Laurent Bourdelas…

FACE A : Une saison en Limousin Jean-Antoine Zamora (1968) / FACE B : Zamora – Enquête sur un écrivain disparu Laurent Bourdelas (2023)
Le Festin. Coll. Les Paysages – Septembre 2023 – 144 pages – 15 x 23 cm – ISBN : 9782360623228. Prix public : 17 €.

L’auteur

Laurent Bourdelas est un écrivain, poète, critique, éditeur et historien. Originaire de Limoges, c’est l’un des fidèles de l’association des Anciens de Gay-Lu pour laquelle il occupe aujourd’hui la fonction de vice-président en charge de la culture ; il est à l’origine de la création des « Rencontres de Gay-Lussac » il y a quelques années. Photographe, il anime plusieurs blogs, dont un sur le site de France 3 Limousin, consacré à l’histoire de Limoges. Spécialiste de l’histoire culturelle et littéraire des XIXe et XXe siècles, son essai L’Ivresse des rimes (éd. Stock) a obtenu le prix Jean Carmet 2012. Il est par ailleurs l’auteur de la biographie de référence du chanteur Alan Stivell (éd. Le Mot et le Reste).

Quatre-vingt-dix ans après la traduction de « Sanctuaire », qui révéla Faulkner en France, Romain Artiguebère nous livre une analyse de l’écrivain, romancier de la trace, de la sensation et surtout de l’héritage. Sise dans la terre fendue – et surtout fictive – du comté de Yaknapatawpha, cette œuvre magistrale a dépassé l’indécente assignation à résidence que certains cherchèrent à lui appliquer, renvoyant ce bout d’Universel à une Littérature locale bien éloignée de sa nature première. A travers Faulkner, une part de l’Homme se révèle, dans sa misère d’héritier, son épaisseur tragique de mémoire vive, de bois vivant et perpétué, toujours mu par la sève originelle ».

« Je n’écris pas pour dire ce que je pense, mais pour le savoir ». Sans doute est-ce mon courant de conscience qui me conduit à associer cette phrase d’Emmanuel Berl à l’œuvre de Faulkner, à son acte d’écrire le Sud meurtri d’une Guerre sans âge, celle de la Sécession, terrible trace qui ne disparaît pas, comme l’atavisme des Compson, des Sartoris ardents et des Snopes traînants, la honte active, tenace et lasse d’une terre qui ne ment pas, la résilience d’un feu sans armistice.

Ecrire dans la moiteur des fiefs de Lee, donner à voir ce Mississippi où l’on lynche à l’appel d’un slogan, où l’on remet le destin de comtés centenaires aux Vardam et Bilbo, ces potentats locaux qui tinrent sous leur férule confédérée, sous le joug démocrate au discours enfiévré, le destin d’une Amérique arrachée de ses fondations et privée pendant quatre ans de ses mamelles philadelphiennes. Comprendre les lignées bouleversées par l’angoisse de n’être plus qu’un nom effacé par le Temps. Tels sont sans doute les sensations et les effets que l’œuvre faulknérienne procure au lecteur, une œuvre dont le style est à lui seul un paradoxe extraordinaire, comme la transcription naturelle d’une oralité, d’un « chant » populaire si bien travaillé qu’il est devenu la prose des Hommes défaits.

Faulkner fut un brûleur, cavalier frénétique, aviateur tumultueux, ivrogne invétéré dans cet « Etat du Magnolia » où coulent toujours Bourbon, liqueurs chaudes comme le Sang et bien sûr Salsepareille. C’était aussi un Homme discret, un de ces génies calmes habités d’un bon sens qui diminue parfois mais qui chez lui nourrit une œuvre à l’abondance fluviale, coulant dans Jefferson, aux pieds des caroubiers de Yaknapatawpha. Une œuvre complexe au Style alambiqué, entremêlé parfois comme les affres intérieures de l’héritier. Une œuvre épaisse, ardue, exigeante et prolixe. Un corpus épatant qui valut à la plume de Lafayette – pardon pour ces surnoms qu’il vouait aux gémonies de la vulgarité – l’obtention d’un Nobel en 1950, après un an de rumeurs folles, dans le fatras lassant des hésitations de jurés qui souhaitèrent le lui attribuer en 1949.

Cette œuvre est celle de la marque et du stigmate, celle de la trace qui ne part pas, de la souillure et des lignées dont ne se départit vraiment jamais. Elle est aussi celle des patronymes, des allégeances à la Pensée commune d’un terroir qu’on ne quitte pas plus que la relève d’une communauté, la horde des « Junior », n’abandonnerait un nom sans lequel on ne peut être.

La famille Sartoris forge une grande part de l’œuvre générale. Elle est un patronyme récurrent, courroie de transmission du message faulknérien. C’est une lignée battue par les vents du chaos et dont tous les membres sont frappés de morts prématurées. Comme les Rougon, Macquart, Thibault ou Buddenbrook, elle garnit les tombereaux d’anthroponymes élevés en archétypes, de noms que l’on dit propres et qui marquent un espace, épaississent un écrit grâce à eux élevé en référence. Dans L’Invaincu, roman de formation qui détermine cette lignée des Sartoris, Bayard instille, dans sa propre famille, la faute et le péché en désirant l’interdit au cœur de la Guerre, c’est-à-dire la propre femme de son père. Ainsi retrouve-t-on là un peu de cette charge honteuse qui fit le sel de Radiguet dans son Diable au corps, l’intrusion d’un front immatériel dans « l’arrière » protégé des combats. Car l’attirance incestueuse du jeune Bayard pour Drusilla ne révèle pas seulement la matrice du Faulknérisme, elle est la personnalisation d’un tabou, l’exposition d’un mal si puissant d’être tu.

Un génie qui s’ignora toujours

Il semble que Faulkner n’ait pas vraiment compris l’origine de sa destinée. Sans doute est-ce là le succulent paradoxe du romancier de l’indice et de l’hérédité, capteur du trait qui détermine, du geste qui confond, de toutes les extensions du domaine de l’anatomie, sculpteur d’identités, de clans gorgés de souvenirs familiaux, d’une Mémoire de comtés.

Pour son biographe Frederick R. Karl, Faulkner « contredit presque systématiquement ce dont il s’est nourri », une assertion qui nous éclaire lorsqu’on songe aux rapports que l’auteur entretenait avec le Sud. Il est difficile d’établir la nature d’un lien qui, de toute manière, harnache et détermine comme un nom, porté avec la fierté nécessaire que la circonstance mue en charge patronymique. Ce Sud, Faulkner le révère-t-il ou le stigmatise-t-il ? La même ambivalence nous enserre dès lors qu’on s’interroge sur la question raciale. Et ce fut à l’occasion d’une rencontre avec l’écrivain Mohammed Mbougar Sarr, formidable « globetrotteur » littéraire « si souvent passé par l’Amérique et les vieilles terres confédérées », qu’a jailli devant mois l’Institution faulknérienne, la statue de Légende que le Goncourt 2021 qualifia « d’essentielle », c’est-à-dire de recours dans ce qui constitue, à certains égards, le grand mensonge du monde étasunien.

Et c’est sans doute ce goût du Vrai, la révélation d’une Gloire déchue maintenue par la réminiscence, qui constitue le nœud gordien du roman faulknérien. Car, comme le soulignait à raison Heidegger, « l’art est un advenir de la vérité ». Et c’est précisément devant cet art que l’auteur s’est effacé, comme un père éclipsé par son fils continuateur de la lignée. Il l’a fait intégralement, c’est-à-dire jusque dans son épitaphe, choisie par lui avec une insolence de trompe-la-mort, une assurance qui dit beaucoup de la grandeur morale du personnage : « il fit des livres et il mourut ». L’éternel et la postérité n’ont qu’à bien se tenir. Et il n’est pas nécessaire de s’intéresser à l’Histoire de l’Amérique pour apprécier un « style » certes parfois tortueux mais toujours poussé par le souvenir de la fierté passée, un souvenir tenace et résolu de l’extrême Sud étasunien par trop conscient de son déclin. Le comté fictif de Faulkner est en effet comme ces fauves blessés qui bougent encore, l’animal tiraillé par l’abandon et le sursaut, rugissant dans son baroud d’honneur, le résidu actif et las, capitulard et résistant, d’un monde éternel et pourtant finissant, celui des petits Blancs du Sud profond qui ne cesse pas d’expirer.

A Yaknapatawpha sommeille la Vérité fragile des lignées confédérées, où chaque mort est une étape de plus vers l’amoindrissement du Souvenir, fardeau libérateur qui choit à moins qu’on ne l’exerce.

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