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Au travers de son « Guide secret de Limoges », notre camarade Laurent Bourdelas nous dévoile des pans cachés de l’histoire de notre chère ville de Limoges. Cet ancien de Gay-Lu, passionné d’histoire et amoureux de sa ville natale, aime à nous chuchoter quelques secrets à partir de certains lieux, choisis avec soin, comme autant de points de départ de promenades de découverte de Limoges. 

 

Le mot de l’éditeur

La légende de Lemovix, une épidémie vaincue par les ostensions, la cour du Temple, la rue Ferrerie, artère des boutiques historiques, autant de récits mystérieux permettant de redécouvrir Limoges… Limoges, une ville de mystères dévoilés par un spécialiste de l’histoire locale…

De la ville d’Auguste à l’apôtre providentiel (le forum, les thermes publics, le Limoges caché…), des fastes médiévaux au bel ancien régime (les ostensions, la peste à Limoges…), une ville de porcelaine et d’élégance (l’or blanc, l’incendie de 1864, le parc Victor Thuillat…), une ville de sociabilité (la franc maçonnerie, la ville rouge…), autant de thèmes qui donnent lieu à la révélation de secrets insoupçonnés…

L’interview de l’auteur

En complément du mot de l’éditeur, vous pouvez vous référer à l’article paru dans le Vivre à Limoges de mai 2021, en page 51.

 

« Guide secret de Limoges » aux Editions Ouest France – Collection Tourisme, guides secrets. Mai 2021 – Couverture : brochée – Format : 13 cm x 19 cm – 144 pages – ISBN : 2737384222 – 14 €

 

L’auteur

Laurent Bourdelas

Laurent Bourdelas est professeur d’histoire et géographie à Limoges. Il est membre du Conseil d’Administration des Anciens du Lycée Gay-Lussac. Impliqué dans l’association, il est notamment à l’origine de la création des Rencontres de Gay-Lussac. Homme de radio depuis une trentaine d’années, il anime aujourd’hui chaque mois une chronique sur RCF « Des livres et vous ». Il est également photographe et écrivain. Récemment, son ouvrage « Les bouchers du château de Limoges » a donné lieu à une conférence de l’association. Enfin, sa biographie d’Alan Stivell (Editions Le Télégramme, 2012) est devenue une référence.

Après 3 tomes couronnés de 3 prix littéraires, notre camarade Philippe Grandcoing revient avec un nouveau roman historique. « La Conspiration hongroise » nous plonge, aux côtés de son enquêteur vedette Hippolyte Salvignac, dans un mystérieux complot politique international au temps de la Belle Epoque, entre Paris et Vienne.

 

La Conspiration hongroiseLe Mot de l’Editeur

Paris, printemps 1909. L’inspecteur Lerouet est confronté à un cadavre anonyme retrouvé poignardé en pleine rue, l’obligeant à faire appel à son vieil ami Hippolyte Salvignac et à Léopoldine, sa compagne, artiste peintre à la sensualité débordante. Au fil de leurs investigations, ce trio d’enquêteurs exhume un mystérieux complot politique aux ramifications internationales, alors que se multiplient les assassinats dans la communauté des artistes hongrois exilés en France. Au moment même où Clemenceau perd le pouvoir, réussiront-ils à sauver l’Europe de la catastrophe ?
Leurs aventures vont les mener jusqu’à la Vienne de Klimt et de Freud, à la découverte de la capitale de toutes les audaces intellectuelles et artistiques de la Belle Epoque, où se cache la clé de l’énigme.

« La conspiration hongroise », Editions De Borée. Collection : Vents d’histoire – Mars 2021 – Couverture : brochée – Format : 15 cm x 23 cm – 276 pages – ISBN : 2812927135 – 19 €

 

L’auteur

Philippe GrandcoingPhilippe Grandcoing est professeur agrégé d’histoire en classes préparatoires aux grandes écoles (hypokhâgne et khâgne) au Lycée Gay-Lussac à Limoges. Spécialiste de l’histoire de la société limousine des XIXe et XXe siècles, il consacre son talent d’historien à sa région. Auteur de nombreux ouvrages historiques et universitaires, il s’illustre dans le roman historique avec les enquêtes de l’antiquaire Hippolyte Salvignac. Philippe Grandcoing est engagé dans l’association des Anciens de Gay-Lu, en tant que membre du Comité.

Nous retrouvons avec plaisir l’antiquaire-détective Hippolyte Salvignac pour une nouvelle enquête signée de notre camarade Philippe Grandcoing, professeur agrégé en CPGE à Gay-Lussac, engagé dans l’association des Anciens de Gay-Lu. Après Le Tigre et les pilleurs de Dieu, puis Le Faubourg des diaboliques, il signe là une troisième aventure, « Tuer est un art » qui se déroule en 1908 dans la Normandie de Claude Monet et de Maurice Leblanc.

 

Tuer est un art

Le Mot de l’Editeur

Point de repos pour Hippolyte Salvignac, l’antiquaire entré au service de la police de Clemenceau. Un mystérieux cadavre vient d’être découvert à Giverny, à deux pas de la maison du peintre Claude Monet. Flanqué de son inséparable complice, l’inspecteur Lerouet, le voilà plongé au coeur d’une intrigue où l’on ne compte plus les crimes extraordinaires : assassinat du peintre Steinheil, époux de l’ancienne maîtresse du président de la République, meurtre du beau-frère de Claude Monet dans son hôtel particulier…
Aidé par Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, Hippolyte tente de démêler l’écheveau de ces multiples intrigues. Une enquête captivante et haletante, où une nouvelle fois s’entremêlent les monde de l’art, de la politique et du crime.

 

Tuer est un art – Éditions De Borée – Collection : Vents d’histoire – Mars 2020 – Couverture : brochée – Format : 15 cm x 23 cm – 294 pages – ISBN : 9782812926464 – 19,90 €

 

 

Philippe GrandcoingPhilippe Grandcoing est professeur agrégé d’histoire en classes préparatoires aux grandes écoles (hypokhâgne et khâgne) au Lycée Gay-Lussac à Limoges. Spécialiste de l’histoire de la société limousine des XIXe et XXe siècles, il consacre son talent d’historien à sa région. Auteur de nombreux ouvrages historiques et universitaires, il s’illustre dans le roman historique avec les enquêtes de l’antiquaire Hippolyte Salvignac.

Philippe Grandcoing est engagé dans l’association des Anciens de Gay-Lu, en tant que membre du Comité.

Retour sur la conférence de Michel C.Kiener, donnée le jeudi 12 mars, au Lycée Gay-Lussac, sur le thème « Limoges 1920-2020 : cent ans d’urbanisme et d’architecture ». Une quarantaine d’auditeurs, anciens du lycée et sympathisants, se sont montrés particulièrement attentifs et curieux des questions d’évolution de l’urbanisme et l’architecture de la ville de Limoges.

Conférence Michel C Kienre aux Anciens de Gay-Lu

Celui qui se promène dans Limoges, surpris par l’hétérogénéité du tissu urbain qu’il a sous les yeux, peut en tirer l’impression d’une ville construite de bric et broc, à la petite semaine, en fonction des opportunités foncières, sans pouvoir en comprendre la logique, ni même, parfois parvenir à situer le « vieux limoges », le cœur historique premier que toute ville aujourd’hui brandit comme un trésor.

Tout au contraire, en dépit de son caractère parfois déroutant, le paysage urbain de Limoges est le produit de politiques successives emboîtées conduites par des maires « à projet », que les hasards de la vie ont contraint de « jeter l’éponge ».

À ce titre, Limoges est un cas passionnant. Mais avant d’entrer dans le cœur du sujet, il faut rappeler deux principes de base :

  • Un maire peut « tout », tout ou presque. C’est un roi sur son territoire, en dépit des contraintes budgétaires et autres, c’est lui qui dessine « en vrai » le dessein de sa ville, son devenir et son futur visage : Villeurbanne dans l’entre-deux-guerres, et récemment Nantes, Grenoble, puis les deux Bordeaux successifs de Chaban-Delmas et Juppé en savent quelque chose, tout comme des villes aussi « moyennes » que Colmar ou Sarlat.
  • Mais il décide armé de ses passions, de ses principes politiques et des idées en vouge, passés au tamis des exigences et des conseils des hommes de l’État, ingénieurs et hauts fonctionnaires, et des architectes en vogue..

Le paysage urbain est donc la résultante de décisions successives et datées portant sur

  • l’espace public : rues, places, alignements, traitement du sol, mobilier végétal ou statuaire…
  • le bâti : alignements, hauteur, directives de construction (matériaux, encorbellements etc),
  • l’activité économique : artisanat, manufactures et usines, commerces divers.

Le tout ajusté aux moyens financiers du moment : comme les cathédrales du Moyen-Âge, les villes présentent de l’inachevé, faute de fonds ou revers de fortune, ou changement de politique. Limoges – comme tant d’autres villes bien sûr – est un musée d’inaboutis ou d’inachevés (ses places Denis-Dussoubs et d’Aine, le carrefour du CHU, les bords de Vienne, le Jardin d’Orsay…)

Quartier de la Cité

Les quatre moments d’une histoire

Sans entrer dans le détail des décisions et des constructions poursuivies sur plus d’un siècle, on tentera de fournir ici les clés qui permettront de déchiffrer le paysage. Pour le seul Limoges des années 1900-2020, on peut distinguer quatre phases, quatre politiques successives dont son paysage porte l’empreinte forte et les stigmates.

  • Une longue phase d’haussmannisation volontariste, commencée en 1898-99 et poursuivie par le maire Léon Betoulle (1912/1941, 1947/1956), puis par son successeur Louis Longequeue (1956-1990), s’est trouvée enrayée successivement par la Crise de 1929 suivie de la Seconde guerre mondiale, et par la révolution copernicienne des années 1970-80.
  • Les années 1954-75, celles des Trente Glorieuses, qui culminent à Limoges au cours d’une décennie glorieuse, celle des années 1960.
  • Leur succède le temps des « Vieux quartiers », de la revendication identitaire couplée avec le temps des architectes/grands projets des années 1974-2010.
  • Une quatrième phase s’amorce avec le XXIe siècle et prend son envol vers 2010 : le temps du bien-vivre en ville, des préoccupations écologiques puis du changement climatique, les maires devant « répondre aux défis de l’avenir ».

 

1. L’haussmannisation

Il faut rappeler ce qu’était le Limoges de 1900-1920 : une grande ville industrielle et négociante, ouverte sur le monde, même si elle a pris en même temps l’habit d’une « ville ouvrière ». La liste des industries de base, porcelaine, chaussure, liqueurs, doit être complétée par un important secteur BTP trop souvent passé sous silence : architectes, entrepreneurs, terrassiers, maçons, plâtriers, charpentiers en bois et en fer, peintres, menuisiers, vitriers, électriciens… construisent à la Belle Époque en marge du vieux Limoges premier une périphérie planifiée typique de la Révolution industrielle. Deux villes coexistent donc, comme dans les villes coloniales : un vieux centre pourrissant et une ville neuve à rues larges tirées au cordeau, outre des métastases urbanisées par poches. D’un côté l’entassement de la population ouvrière dans des logements sordides, de l’autre de nouveaux quartiers, dits bourgeois, où logent classes moyennes et cadres de la garnison.

Art DécoMais on ne voit pas émerger une politique de logement ouvrier, ni de la part des manufacturiers, ni de la municipalité.

En tout cas, celle-ci entreprend à partir de 1898-99 de raser la ville ancienne secteur après secteur, afin de doter Limoges d’un centre-ville « moderne », en prenant pour référence l’action du baron Haussmann à Paris. Ce qui veut dire mener l’opération sans états d’âme, en sacrifiant toute référence au passé, toute référence au parcellaire antérieur, en sacrifiant les maisons à tourelles d’angle en granit comme en ont conservées Brive et Saint-Léonard-de-Noblat.

Première victime condamnée à l’unanimité pour sa pestilence, le secteur dit du Viraclaud, sur lequel on construit rapidement, à partir de 1900, quelques « grands équipements » : Poste, Préfecture, Bibliothèque et Cirque-Théâtre en dur. Suit aussitôt, sur un programme arrêté en 1914 à la veille de la guerre, la destruction du secteur du Verdurier situé à l’autre extrémité d’une radiale ouverte en force, la future rue Jean-Jaurès. Le Verdurier, détruit à coups de pioche pendant la Grande guerre, transformé en tabula rasa, amorce sa reconstruction sous l’égide des frères Bernheim dès 1920-21, dotant le centre-ville d’artères Art déco puis Années Trente. Subsistent pourtant comme en attente, de part et d’autre de la pénétrante Jean-Jaurès des îlots en attente… rescapés du massacre.

Et une amorce d’urbanisme : ainsi le plan Gonthier, suite à la loi de 1919.

Qui mène la danse ? Qui poursuit le programme amorcé vingt ans plus tôt ? Paradoxalement, le député-maire socialiste élu en 1912, Léonard dit Léon Betoulle. Il a trois préoccupations essentielles :

  • Accompagner la relance économique gage d’emplois pour la population. Limoges sera pleinement la capitale de la VIIe Région économique, voulue par la Chambre de commerce.
  • Poursuivre la modernisation de la ville, donc l’haussmannisation et la reconstruction en moderne des quartiers détruits. Et, surtout, en finir avec le feuilleton de la gare du P. O. : il impose le projet audacieux de Roger Gonthier, et la gare se fait, inaugurée en 1929.
    Pour le Verdurier, mis en adjudication d’un bloc en 1921, il ne veut qu’un seul interlocuteur : ce sera les frères Bernheim.
  • Enfin, lancer un programme offensif de logements ouvriers HBM : une cité-jardin (Beaublanc), puis la cité des Coutures et tant d’autres, que suit un de ses fidèles, Victor Thuillat .

Sont ainsi fortement impactés dans l’espace urbain et péri-urbain :

  • Le Verdurier, donc le Boulevard Louis-Blanc, la rue Jean-Jaurès puis l’îlot de la gare
  • Ainsi qu’un ensemble de poches pavillonnaires privées, rues comprises, bâties en « pavillons Loucheur » modestes et de alignements de villas, dont de nombreux lotissements Bernheim privés (Montjovis, la Céramique…).

Mentionnons enfin quelques cathédrales industrielles dont la plupart ont été rasées depuis : subsistent ainsi l’usine de chaussures Monteux rue Beyrand (archives de santé de l’armée) et une imposante usine Haviland devenue siège des chèques postaux.

Sauf que la Crise de 1929, partie de New York, fit de Limoges l’industrielle une victime de choix. Chômage, faillites en cascade, friches industrielles, un drame absolu que la seconde guerre mondiale fit durer. L’haussmannisation est ainsi stoppée.

 

2. Les années 1954-1975

L’après-guerre est sinistre, l’industrie repart lentement, alors que le baby-boom accroît à Limoges une effarante crise du logement. Les ruraux qui accourent pour travailler en ville ne trouvent parfois qu’un garage pour se loger en famille. Le maire communiste Georges Guingouin, élu en 1945, tente une politique vraiment sociale, mais il est remplacé dès 1947 par le vieux Betoulle. Rien ne se passe vraiment, aucun progrès dans l’assainissement. La France, ruinée par les guerres coloniales, n’a pas d’argent – en 1953-54, 40 % du budget passe dans la guerre d’Indochine.

Une conférence illustrée d’archives, commentées par Michel C. Kiener

Sauf qu’en 1954, l’abbé Pierre lance son célèbre appel, et l’État décide alors de lancer, lui, un grand plan de construction industrialisée de logements.

  • Cette campagne va assurer le triomphe des idées de toute une génération d’architectes adeptes des conceptions de Le Corbusier, architectes souvent de gauche et compagnons de route du Parti communiste, résistants (mais pas tous loin de là), forts de leur participation à l’œuvre de reconstruction des villes en ruines dirigée par le ministre Claudius-Petit (1948-1953), l’homme du MRU.
  • Le maire Betoulle monte à Paris en 1954, et il obtient un premier programme pour une cité à construire à La Bastide, ainsi que la nomination d’un architecte dédié, Clément Tambuté (l’homme de la cité des 4 000 de La Courneuve etc. après avoir reconstruit Calais, Berck-sur-mer et Abbeville. Un Parisien, qui a œuvré à Madagascar pour reconstruire le port de Nossi Bé ruiné par les tirs anglais.
  • Il est suivi d’un autre architecte parisien, René Blanchot, qui se chargé des constructions scolaires (écoles, lycées). Un copain de Tambuté. L’adjoint aux écoles, c’est Louis Longequeue, le futur maire.

En décembre 1956, Léon Betoulle meurt enfin, et c’est donc le « jeune » Longequeue (1956-1990) – un pharmacien socialiste de 42 ans lié à la Résistance – qui lui succède, élu par son groupe à la surprise générale. Il va se noyer dans le travail, et prend à bras le corps tous les gros dossiers, le logement, les écoles, l’emploi, les grands équipements sportifs…

Il va utiliser pour cela tous les leviers que l’État met à la disposition des communes. En 1958, la Cinquième République, en 1959 les municipales. Le maire a eu deux ans pour prendre les choses en mains. Il est seul, sans aucun appareil autour de lui, sinon un secrétaire-général en place depuis longtemps, juriste et roublard.

Sa méthode ? Décider et prendre le dossier en mains. Ainsi en va-t-il du nouveau théâtre municipal voué à l’opéra et l’opérette, 1 400 places, inauguré en 1963, construit sur l’emplacement du cirque-théâtre détruit.

Les années 1960-70 seront ses grandes années. En décembre 1959 est créée sous l’égide du préfet et de la Caisse des dépôts une société d’économie mixte dont le maire est aussitôt nommé président. Cette SEM est avant tout une boite aux lettres entre les services conseils de la CDC et la ville, mais cette SELi devient le bras armé du maire. Et il annonce, en ce mois de décembre 1959, puis dans la foulée, son programme donc ses exigences. Spectaculaire. Une ZUP, et trois zones industrielles, aux entrées nord et sud de la route Paris-Toulouse, des collèges universitaires et pourquoi pas une université, un CHU, une refonte de l’espace central (la place de la République) avec un parking et, dès 1961, un aéroport moderne en remplacement de celui de Feytiat. Il a un atout : un vaste territoire communal, qu’il agrandit en annexant Beaune-les-Mines. Il n’aura rien à négocier avec sa périphérie. Comment travaille Louis Longequeue ? Avec des complices, des relais qu’il se constitue à Paris ; il est parlementaire, il négocie âprement, il contourne les préfets et leur mandant le directeur de l’Office HLM. Il est exigeant, et il le fait savoir.

En un peu plus de dix ans, c’est fait. L’aéroport de Bellegarde est inauguré pour les obsèques d’Edmond Michelet en 1970. Le maire obtient son université en 1968, et le CHU est inauguré en 1975 seulement par Jacques Chirac, suite à des faillites d’entreprise etc.

Tout est municipal et le restera : le Centre culturel inspiré des maisons de la Culture à la Malraux, le Grand-théâtre, le musée de l’Évêché. La ville se couvre d’écoles et de lycées reconstruits ou construits, au service de toute l’agglomération. Et l’industrie tourne à plein, l’automobile prenant le relais des deux industries traditionnelles, céramique et chaussure.

 

Et l’haussmannisation ? Le maire la poursuit à son tour, mais elle se limite aux marges urbaines ouvrières aux allures de taudis qui longent la Vienne au pied et autour de la cathédrale, en attendant d’attaquer la rive gauche : le Clos Sainte-Marie. Pour le reste du vieux centre laissé en attente, il faut construire d’abord, on détruira après. Les grands ensembles se succèdent donc à partir de 1959, tous signés Tambuté, avec l’aide de son assistante Thérèse Fayeton et des architectes d’exécution locaux.

 

1971 marque un sommet, que consacrent pour Longequeue ses troisièmes municipales remportées – trois autres suivront. Limoges s’affiche clairement en capitale régionale de plein exercice, au point que l’État prévoit pour elle 250 000 habitants en 1990. Les ZI sont remplies, et on s’attaque sans plus tarder à une deuxième ZUP au-delà de la ville, dans les champs du lieu-dit Beaubreuil. C’est aussi le temps des piscines et des terrains de sport. Et celui des espaces verts, sous l’impulsion d’un adjoint à l’urbanisme, Gilbert Font (1965-1995) : vallée de l’Aurence en entier, jardins ouvriers, premier golf municipal de France, jardins de l’Évêché. L’idée d’une « ceinture verte », très à la mode avec l’émergence de l’écologie, fait son chemin. L’acquisition réussie et sans frais du Bois de la Bastide, autre première application d’une loi récente, en est le témoin.

Et c’est le coup de bambou de Beaubreuil, la fin d’une époque…. La France passe au pavillonnaire, même si la Gauche stigmatise les Chalandonnettes… Les classes moyennes, les ménages ouvrier-employés à deux salaires, font construire. La Caisse des Dépôts se retrouve bien seule avec sa pluie de barres et de tours à élever sur Beaubreuil. Elle doit changer ses plans et les envelopper d’une ceinture de pavillons pour éviter le désastre financier.

Tout dérape. Les ménages, en effet, se mettent à fuir dans les communes d’une banlieue qui s’invente à toute vitesse, tandis que les « quartiers » conservent les plus pauvres :

  • Les Grands ensembles accusent le coup du double choc pétrolier de 73 et 79, qui sonne la fin de nombreuses entreprises « locales » (les fonderies de Châteauponsac, le textile de Cussac). Tandis qu’une population d’immigrés remplace les ex-ruraux partis à la périphérie… alors même que les emplois industriels s’évaporent sur Limoges.
  • Les associations « de défense », dans le même temps, se créent et parviennent à bloquer de grands projets : l’autoroute à six voies prévue en bord de Vienne, la destruction du Clos Sainte-Marie et du reste du quartier de la Cité. L’haussmannisation est stoppée, avec un héros discret, Gilbert Font, qui sauve le Pavillon du Verdurier et tant d’autres bâtiments ou secteurs patrimoniaux.

 

3. Le temps des architectures et du Patrimoine 1980-2010

Oui, les temps avaient bien changé. Partout en France désormais des citoyens, mieux formés, se mêlaient des projets que leurs maires, appuyés par l’Etat et forts de leur légitimité électorale, tentaient de mettre en œuvre. Limoges n’échappa pas au mouvement général des associations contestataires.

Le Zénith en construction au bois de la Bastide (2006) : le temps des grands équipements.

Deux phénomènes majeurs vont marquer son paysage urbain :

  • La prise en considération comme « patrimoine » des vieux quartiers voués à la démolition. Cela ne se fit pas sans grincements de dents et le maire Longequeue résista jusqu’au bout, jusqu’à sa disparition en 1990, à toute campagne de ravalement obligée. Ainsi qu’à sa corollaire, la création d’un secteur piétonnier cohérent et valorisé. Mais le ton était donné, et les premiers colombages apparurent en 1973 rue de la Boucherie à l’initiative d’un petit groupe de passionnés. Le Clos Sainte-Marie, à son tour, se prit en mains et imposa une progressive mise en valeur qui mit hors-jeu les programmes prévus. Des aides (celles de l’ANAH), des subventions ciblées firent émerger un nouveau Limoges, détenteur d’un « centre ancien » qu’on ne soupçonnait pas, et même d’un patrimoine archéologique disponible. Une première décision favorable au patrimoine concerna les vestiges du tombeau de saint Martial place de la République, mais les très importants vestiges des thermes gallo-romains, trouvés dans un état remarquable de conservation et d’élévation, furent rasés dix ans plus tard sans pitié au profit d’un parking à étages. Il revint au maire Alain Rodet (1990-2014) de passer à la vitesse supérieure en lançant une politique continue et cohérente de ravalements (au-delà du millier de façades), de fouilles assumées et de valorisation par exemple de la place Denis-Dussoubs. En cela appuyé par le Département (la chapelle des Jésuites, la Visitation et l’ex-caserne). Avec cependant un secteur piétonnier réalisé par petits bouts sans réelle volonté d’en faire un atout maître.
  • Deuxième signe des temps, le temps des architectes. À partir de 1980 on voit surgir à traves Limoges de grands équipements publics, imposants ou plus modestes, à valeur architecturale voulue et assumée : l’hôtel de région, le Palais des sports de Beaublanc (temple du basket version CSP), la technopole Ester, la médiathèque (Bfm, P. Riboulet), l’ENSIL (Atelier 4), l’ENAD/ENSA, les deux facultés de droit de centre-ville (M. Fuksas) – site Turgot et site Forum –, le Conservatoire, la nouvelle ENSCI/centre européen de la céramique… et, pourquoi pas, le collège André-Maurois. Dans le même temps, le Théâtre de l’Union, les caves des anciennes Coop, les halles centrales, la cité HBM/HLM des Coutures et la cité-jardin de Beaublanc, la chapelle devenue Espace Simone Veil font l’objet de réhabilitations/refondation majeures, comme les musées des beaux-arts (ville) et Adrien-Dubouché (État).

En 2001, la ville entre enfin dans le club des Villes d’art et d’histoire, mais toujours à petits pas. Ce qui n’empêche pas quelques ratés scandaleux, ainsi le saccage de l’ex-chapelle 1880 des sœurs hospitalières au profit de l’Université.

 

4. La ville durable : 2010 et après

En 2014, les municipales du mois de mars mettent fin à un siècle de gestion socialiste de la ville (1912-41, 1947-2014). Changement de ton, peut-être, mais le cadre mental a changé, à commencer par le fait que Limoges perd soudain, au 1er janvier 2015 son statut de capitale régionale. Un coup de foudre qui frappe une ville ex-ouvrière devenue ville tertiaire avant tout.

En 2001, la ville était entrée dans la construction progressive d’une communauté de destin avec les communes d’alentour, puis, mieux encore, dans une Communauté urbaine, celle de Limoges Métropole, largement étendue. Désormais, la voirie et l’aménagement urbain vont dépendre du consensus communautaire autant que de la volonté du maire.

Mais c’est surtout l’impact du mouvement écologiste, qui fait irruption au conseil en 1989, puis du réchauffement climatique, devenu une évidence et une obsession dans les années 2010, qui vont désormais orienter la confection d’un paysage urbain plus vert, plus ajusté aux exigences environnementales, et, peut-être, à de nouvelles habitudes de consommation urbaine.

Tout reste à inventer dans ce domaine. S’amorce en tout cas, une nouvelle phase de l’aménagement de l’espace urbain, héritier de politiques successives liées à l’histoire économique et politique de la ville autant qu’aux grands moments de l’histoire nationale.

 

Notre camarade, le Docteur Gérard Terrier nous a fait l’honneur de présider le Banquet 2018 de l’Association. En amont de l’Assemblée générale, il a donné une conférence sur le thème « Evolution de l’anesthésie, de la chirurgie pédiatrique et du traitement de la douleur à Limoges, de la première Guerre Mondiale à nos jours ».
En réponse à différentes sollicitations, notamment de personnes n’ayant pu assister à son intervention, retrouvez aujourd’hui le contenu de son intervention.

 

Gérard TerrierChers camarades, chers amis,

Le Président Jean-Pierre LEVET m’a demandé, en préambule à nos agapes, de vous faire une petite causerie apéritive. J’ai donc choisi de vous entretenir d’un domaine dans lequel j’ai évolué pendant plus de quarante ans : l’anesthésie et la chirurgie de l’enfant. Nous verrons parallèlement l’évolution du traitement contre la douleur, en fonction des drogues et techniques disponibles au cours de ces années.

 

Les progrès de la chirurgie se sont appuyés depuis le début du XXème siècle, sur le développement des techniques anesthésiques. Il est intéressant d’étudier l’évolution de l’anesthésie dans un service de chirurgie pédiatrique et, plus particulièrement dans celui que nous avons à proximité : le service de Chirurgie pédiatrique de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant, plus communément appelé l’HME de Limoges.

Mais sachez que cette localisation a été précédée de deux autres :

  • la première à l’Hôpital général près de la mairie de Limoges et actuellement reconverti en BFM (Bibliothèque Francophone Multimédia)
  • la seconde, depuis 1975, au CHU Dupuytren
  • jusqu’à l’ouverture de l’HME Hôpital Mère-Enfant en 2007.

Il m’a paru intéressant d’analyser les comptes rendus opératoires que j’ai pu retrouver depuis la fin de la première guerre mondiale. Ceux-ci sont souvent brefs et imprécis, mais ils mentionnent le plus souvent la technique anesthésique utilisée, la qualité de celui ou celle qui l’a administrée et les éventuels incidents survenus au décours de l’intervention. Par contre, ces comptes rendus sont particulièrement pauvres quant aux techniques ou thérapeutiques à visée antalgique.

 

L’activité opératoire

Jusqu’en 1930, l’activité opératoire est faible : une soixantaine d’interventions par an. Elle augmente ensuite sensiblement pour atteindre 263 interventions en 1942, puis se stabilise (227 opérations pour l’année 1955).

A l’ouverture du service de Chirurgie pédiatrique, avec l’arrivée d’un « vrai » chirurgien pédiatre (le Professeur Jean-Luc ALAIN) en 1973, le nombre d’interventions, mensuelle cette fois, va croître régulièrement de 30 par mois à plus de 150, soit entre 1700 et 2000 interventions par an !

Il s’agissait principalement dans la première moitié du XXème siècle d’interventions de chirurgie viscérale (appendicectomies – dont environ 30 à 50% se compliquaient ou mouraient – et hernies inguinales), et de chirurgie orthopédique. Jusqu’en 1930 prédominaient les traitements chirurgicaux d’ostéomyélites, les antibiotiques n’étant pas encore à disposition. L’antalgie est assurée par l’immobilisation, le chaud (bouillottes) ou le froid (vessie de glace).

En 1973, les produits permettant de lutter contre la douleur comprennent certains morphiniques (Péthidine, Fortal®, Palfium®) et des anti inflammatoires (aspirine, paracétamol, AINS).

A noter que nous avons réalisé, avec le Professeur ALAIN et les docteurs Dominique GROUSSEAU et Bernard LONGIS, en 1990, une première chirurgicale mondiale : l’opération d’un nouveau-né par coelio chirurgie.

Le Professeur ALAIN a eu comme successeur le Professeur Dominique MOULIES, éminent chirurgien orthopédiste pédiatre. La responsabilité du service est assurée de nos jours par le Professeur Laurent FOURCADE, auteur d’une première chirurgicale européenne : l’opération d’une atrésie de l’œsophage chez un nouveau-né à l’aide d’un robot chirurgical.

 

L’anesthésiste

Longtemps pratique non médicale, l’anesthésie est assurée sous la responsabilité du chirurgien par l’externe du service ou, plus rarement, par un « stagiaire » dont on ne sait trop qui il était…

Lors des gardes, l’anesthésie est « donnée » (quelle générosité !) par celles qui sont toujours présentes à l’hôpital, de jour comme de nuit : les religieuses de la Communauté de Saint-Alexis.

Il faudra attendre 1954 pour que soit mentionnée, pour la première fois, la présence d’un médecin anesthésiste (sans doute Madame le Docteur Madeleine LEPETIT, ou le Docteur Georges NICOT, futur Professeur de Pharmacologie). De nos jours, il serait inconcevable qu’un enfant soit endormi par quelqu’un d’autre qu’un médecin qualifié, assisté d’une infirmière aide-anesthésiste, dénommée IADE et même d’un médecin ayant choisi cette surspécialité qu’est l’anesthésie – réanimation pédiatrique. En effet, un enfant n’est pas un adulte en miniature !

 

Les techniques

Techniques d’anesthésie locale

1-Anesthésie par réfrigération : A partir de 1916, on voit mentionné le chlorure d’éthyle en pulvérisation pour les incisions d’abcès. Entre 1937 et 1944, des mélanges glace/sel permettent entre autres de réduire des luxations ou des fractures du membre supérieur ou de la jambe et du pied.

2-Anesthésie par infiltration : plusieurs produits sont mentionnés : la cocaïne à partir de 1916, puis la procaïne ou la novocaïne à partir de 1921.

De nos jours, les anesthésies locorégionales, même chez le petit enfant, ont été largement développées, à la fois pour le peropératoire, mais aussi pour procurer une analgésie postopératoire de qualité. Les produits sont aussi beaucoup plus maniables.

Techniques d’anesthésie générale

1-Les drogues :

Bien que le chlorure d’éthyle soit parfois cité (pour l’ablation des amygdales par exemple), c’est le chloroforme qui est, jusqu’en 1927, l’agent volatil le plus employé. A partir de cette date, l’éther fait son apparition. Le choix de la technique varie selon les habitudes de celui ou de celle qui est qualifié « d’anesthésiste ».

Il arrivait même qu’il n’y ait qu’un substitut à l’anesthésie : chez le nouveau-né, il arrivait même que des hernies soient réduites ou des laparotomies pratiquées avec ce qu’il était convenu d’appeler « l’anesthésie à la sucette » ou parfois à la compresse (Diapo 7) devant l’impossibilité de perfuser ces petits patients faute de matériel adapté. Inimaginable de nos jours…

Entre 1935 et 1946, deux préparations anesthésiques sont aussi utilisées : le mélange de SLEICH (éther éthylique, chloroforme et chlorure d’éthyle) et le Balsoforme (qui contient en plus du goménol à visée anti catarrhale et antiseptique). Je vais vous donner mon point de vue sur ces mélanges : outre un doute sur leur meilleure efficacité due à la combinaison de plusieurs produits, je puis surtout affirmer que, s’il survenait un incident –voire un accident – au moins, on ne savait pas à quel produit il était dû ! A partir de 1949, le chloroforme est abandonné.

Le 29 novembre 1946, la première anesthésie intraveineuse est pratiquée chez un enfant à Limoges par injection d’un barbiturique, le thiopental, introduit en France par les américains en 1945. Cette technique est mal jugée par le chirurgien qui note sur le compte-rendu : « Très mauvaise anesthésie, le malade n’a jamais dormi ». Mauvaise utilisation ou préjugé défavorable envers un produit nouveau ? Il est bien difficile de trancher. Malgré cette première expérience peu encourageante, l’utilisation des barbituriques devient plus fréquente.

En 1950, un curare, la D-tubocurarine, est mentionné, précédant la Gallamine en 1953. Les curares sont destinés à provoquer une paralysie musculaire réversible, facilitant les gestes chirurgicaux.
En 1955, le protocole anesthésique le plus fréquemment cité consiste en une induction intraveineuse au Thiopental, suivie d’un entretien de l’anesthésie par inhalation d’éther.

Rapidement, dans les années 1970-80, l’anesthésie a été pratiquée par induction intraveineuse de Nesdonal (qui a remplacé le thiopental) et entretenue par une vapeur halogénée (le Fluothane, qui avait heureusement remplacé l’éther, puis le Penthrane).

De nos jours, c’est en quelque sorte l’inverse : l’induction est pratiquée par inhalation d’un anesthésique volatile halogéné (le Sévofurane) et l’entretien est assuré par, soit un produit intraveineux (le plus souvent du Propofol) soit une inhalation (Nb : une particularité du Propofol : il peut donner, employé seul, des rêves érotiques chez les femmes…pas chez l’enfant !). On y adjoint des morphiniques, des curares et/ou des techniques locorégionales, en fonction du type d’intervention.

Lorsque l’intervention est d’une certaine durée, la technique dite du « circuit fermé » est utilisée, permettant une épargne des produits anesthésiques et une moindre consommation de gaz anesthésiques (oxygène et protoxyde d’azote), et donc une meilleure protection de l’environnement.

2-Le matériel

L’anesthésiste des débuts doit disposer comme nous le rappelle un manuel de 1919 :

  • « d’ouvre bouche et de pinces à langue pour écarter les mâchoires contracturées et saisir la langue,
  • d’instruments et de médicaments destinés à parer aux accidents qui peuvent survenir : quelques ballons d’oxygène, une seringue de PRAVAZ pour faire des injections d’éther, de caféine ou d’huile camphrée,
  • d’une série de masques grillagés si on emploie le procédé de la compresse, ou bien d’un appareil d’OMBREDANNE »

Tout cela a bien changé de nos jours, avec l’utilisation généralisée du matériel à usage unique, des recommandations nombreuses de sécurité, de l’utilisation de matériel informatisé capable de calculer les doses à administrer en fonction des paramètres du petit malade et donc, conséquence heureuse, la raréfaction des incidents ou accidents d’anesthésie.

La préparation du malade

Le malade était purgé et restait à jeun depuis la veille de l’intervention (12 heures pour les aliments solides et 6 heures au moins pour les liquides). Ces délais sont très raccourcis de nos jours. Il n’est pas fait mention dans les comptes rendus d’une quelconque prémédication, vagolytique ou autre. Il est toutefois conseillé dans les années 1920 « d’effectuer les préparatifs dans une pièce voisine de la salle d’opération, pour ne pas effrayer le malade, qui a besoin d’être rassuré par quelques bonnes paroles ».

Un conseil qui reste d’actualité, même si maintenant les parents accompagnent leur enfant jusqu’au bloc opératoire, voire jusqu’à l’endormissement de leur progéniture.

 

Incidents et accidents

Certains comptes rendus opératoires font douter du strict respect des conditions d’asepsie : « une araignée sur la table », « mouches multiples sur le champ opératoire…et ailleurs » sont notés dans une relation de 1941. « Présence de moustiques divers et abondants » sont encore précisés en 1942.

Des complications plus directement liées à la technique anesthésique sont également citées. Par exemple lors d’une intervention pour cure d’une sténose du pylore, des vomissements abondants surviennent, sans que les éventuelles conséquences de cet accident ne soient notées.
Plusieurs cas de « syncopes chloroformiques » sont rapportées. L’un d’entre eux est attribué par le chirurgien « à une anesthésie trop légère et à un changement récent de chloroformiste jeune et moins expérimenté ». Il n’a pas forcément tort !

Une autre fois, deux syncopes successives, chez un enfant de cinq ans, opéré pour une invagination intestinale, aboutissent au décès du petit malade. Il est à noter que quasiment toutes les invaginations intestinales, opérées avant 1965, mouraient.

En 1946, un cas « d’hyperthermie majeure » est décrit, chez un enfant de trois ans, lors de la tentative de réduction d’une luxation congénitale de hanche, dans le but de lui installer un appareil plâtré sous anesthésie au chloroforme. Le petit patient décède à la 10ème heure postopératoire. Il s’agit là sans le moindre doute d’un cas de ce qu’on appelle maintenant une hyperthermie maligne (fièvre montant au-dessus de 41° de température), traitée de nos jours relativement simplement par Dantrolène (produit qui a aussi d’autres indications, chez les myopathes ou, peut-être dans…l’alcoolisme !).

La mortalité opératoire est variable selon les années. Elle atteint un maximum entre 1936 et 1945 : 26 enfants décèdent pour un total de 1767 interventions en 10 ans, soit 1,5%. La moitié des décès est due à des péritonites appendiculaires (la pénicilline ne fait son apparition qu’en 1945, et à Limoges en 1946). Durant cette même période de 1936 à 1945, le taux de mortalité des invaginations intestinales aiguës (retournement d’une portion de l’intestin grêle sur lui-même) est de 100% (10 cas).

A deux reprises, en 1947 et en 1950, des enfants polytraumatisés décèdent du fait de l’impossibilité de les perfuser.
Tous ces incidents et accidents ont disparu. La mortalité peropératoire est maintenant inférieure à 1/300 000. Que de progrès…

 

Le traitement de la douleur

Comme je l’ai mentionné au début de cet exposé, les débuts ont été difficiles…surtout pour les malades ! Peu ou pas d’analgésie, en dehors de l’immobilisation (pour les fractures et les interventions orthopédiques), le chaud (avant l’interdiction des bouillottes dans les années 1980), le froid (vessies ou bains de glace), la « sucette » et…les bonnes paroles des religieuses ou des autres soignants du type « Mais non, ça ne fait pas très mal » ou « ça va passer ! ». N’oublions jamais la référence à la souffrance du Christ…

La morphine (que certains écrivaient « mort fine » en deux mots) n’est pas utilisée chez l’enfant (et très peu chez l’adulte !) de peur de ses effets secondaires et…du risque de toxicomanie ! Et pourtant cette « méfiance » est récente : l’opium et ses dérivés sont connus depuis l’antiquité, puis l’opium avait fait son apparition en Europe grâce aux enseignements d’Avicenne. C’est Paracelse qui l’introduit vraiment en l’utilisant chez…la poule ! Sydeham l’utilisera au 17ème siècle sous le nom de Laudanum. La morphine (en référence à Morphée) fut synthétisée par Sertüner en Allemagne qui publia ses travaux en 1811. Mais en France (je ne parle pas de Limoges !) l’utilisation de la morphine se heurte à la mauvaise image de l’utilisation que nous dirions « récréative » faite par certains artistes comme Charles Baudelaire.

A Limoges justement, les dérivés morphiniques que j’ai déjà cité (Dolosal, Fortal, Palfium) ne seront vraiment utilisés de façon courante, mais parcimonieuse, que dans les années 1960-1970. Etaient utilisés par contre, mais là encore avec parcimonie, les anesthésiques locaux dérivés de la cocaïne, en injections locales.

Au fil des ans, l’apparition de dérivés synthétiques, jusqu’à 100 fois plus puissants que la morphine, plus maniables et plus sécurisants, fit que l’analgésie se développa de plus en plus. De nos jours, l’antalgie post-opératoire est même anticipée, juste avant la fin de l’intervention chirurgicale. L’administration continue à l’aide de seringues électriques facilite aussi l’analgésie. Des formes orales, anales, transdermiques, trans muqueuses (nasales) sont disponibles. Couplées à des techniques d’anesthésie locorégionale et à d’autres produits (AINS par exemple) tous ces produits permettent maintenant une analgésie multimodale, adaptée à l’intervention et au patient. Oui, il est possible de lutter actuellement très efficacement contre la douleur et sinon de la faire disparaître, au moins de la rendre toujours supportable.

 

Conclusion

C’est au cours de la période 1915 – 1955 que, selon le Professeur BAUMANN, « l’anesthésie s’est élevée d’une pratique empirique au rang d’une science : l’anesthésiologie ». Cette évolution est marquée par la médicalisation de la discipline, reconnue comme une spécialité à part entière. Elle a permis, parallèlement, les progrès de la chirurgie. Il faut également souligner l’importance des progrès réalisés dans les domaines de la pharmacologie (en particulier des antalgiques morphiniques ou autres), de la physiologie et des techniques biomédicales (anesthésie à objectif de concentration, techniques locorégionales, analgésie multimodale…). Cela nous a permis, à Limoges en 1990, comme je l’ai déjà cité tout à l’heure, de réaliser une première mondiale chirurgicale : l’opération d’un nouveau-né par célio chirurgie.

Les enfants sont régulièrement opérés par robot à l’HME où le Professeur FOURCADE a lui-même réalisé une première européenne.

L’aventure continue…

 

Merci à notre camarade Gérard Terrier pour cette conférence passionnante.

En lien avec le domaine médical, il a récemment publié Us et Coutumes de la Salle de Garde aux éditions l’Harmatan, il y porte un regard amusé sur ces traditions au sens initiatique certain de la salle de garde.

Dans son septième roman, « Une trace dans le ciel », notre camarade Agnès Clancier évoque la vie de Maryse Bastié, aviatrice et résistante. L’ouvrage est maintenant disponible en format poche depuis la fin du mois de mai

 

L’occasion de retrouver l’article publié sur le site lors de la première parution en 2017.

 

« Une trace dans le ciel » – Ed. Arléa Poche – 11cm x 18cm – 285 pages ISBN 2363081943 – Mai 2019 – Prix : 9 euros

 

Agnès Clancier romanchère invitée aux Rencontres de Gay-LussacAgnès Clancier est romancière. De parents enseignants, elle a fait ses études secondaires à Limoges, au Lycée Gay-Lussac. Ancienne élève de l’IRA de Bastia et de l’École nationale d’administration (ENA) (promotion René-Char), elle a vécu à Paris et à Sydney, ainsi qu’au Burkina Faso. Elle signe de nombreux ouvrages, tels que « Port Jackson » (éditions Gallimard), récit de l’installation des Européens en Australie en 1788 ou « Karina Sokolova », récit paru en 2014 aux Éditions Arléa, qui traite des thèmes de l’adoption et de la transmission familiale.

Notre camarade, Laurent Bourdelas, historien et écrivain passionné de l’histoire de Limoges, publie un nouvel ouvrage riche de nombreuses illustrations. « Les Bouchers du Château de Limoges » met à l’honneur l’histoire de la corporation des bouchers de la ville de Limoges, de la confrérie Saint-Aurélien, histoire également d’une rue et d’un quartier, du Moyen-Âge aux heures contemporaines : histoires, anecdotes, personnages, temps forts… 

 

Le Mot de l’Editeur

Dans cet ouvrage très richement illustré, l’auteur propose une histoire renouvelée de la corporation des bouchers du Château de Limoges, essentiellement ceux de la rue de la Boucherie. Remontant à l’Antiquité, évoquant le Moyen Âge, puis l’Ancien Régime et la période révolutionnaire, il étudie le XIXe siècle et la période contemporaine, nourrissant son travail de ceux de ses prédécesseurs, de celui des archéologues, mais également d’archives inédites, dont celles de la Confrérie Saint-Aurélien. C’est ainsi que l’on découvrira l’histoire du Cercle Saint-Aurélien, créé à la fin du XIXe siècle dans l’esprit corporatiste et chrétien cher à Albert de Mun.

Étudier cette rue emblématique de la ville de Limoges, c’est comprendre qu’elle se situe au carrefour de l’artisanat et du commerce, de la vie familiale, de l’architecture, de la religion, de la politique et de la gastronomie. C’est aussi saisir qu’elle participe de l’identité limougeaude, à tel point qu’elle a inspiré les écrivains et les poètes, mais aussi les peintres et les photographes, dont Laurent Bourdelas nous livre ici une anthologie. Le quartier a évolué au fil du temps, mais il est encore bien vivant et toujours cher à ceux qui le fréquentent, qu’ils soient de Limoges ou d’ailleurs.

 

Table des matières

  • Préface de Pierre Lamige, 1er syndic de la Confrérie Saint-Aurélien
  • La boucherie au temps des Gaulois et des Romains
  • Moyen Âge
  • Des Temps modernes au XIXe siècle
  • Dix-neuvième siècle et début du vingtième
  • Le Cercle Saint-Aurélien, entre corporatisme, religion et loisirs, de 1887 aux années 1960
  • La Confrérie Saint-Aurélien et la rue de la Boucherie des années 1960 aux années 2020
  • Une « figure obligée » : écrire sur les bouchers et leur rue
  • Peindre et photographier la Boucherie et les ostensions

Les Bouchers du Château de Limoges – Laurent Bourdelas – Editeur : Geste Editions, Collection Beau Petit Pays – Mai 2019 – 15,5 x 22 cm – 264 pages – ISBN: 979-10-353-0331-0 – Prix public : 20 €

 

Laurent BourdelasLaurent Bourdelas, écrivain, fait partie des Anciens de Gay-Lu. Impliqué dans l’association, il est notamment à l’origine de la création des Rencontres de Gay-Lussac.

 

Anciennes et anciens de Gay-Lu, vous avez vous aussi récemment publié un livre, réalisé un film ou même enregistré un album ? Faites-le nous savoir afin que nous puissions relayer l’information sur le Mag !

Notre camarade Gérard Terrier, ancien du lycée Gay-Lussac, évoque les souvenirs de son enfance vécue à la Cité des Coutures, l’une des plus anciennes cités ouvrières de Limoges. Il décrit l’esprit de solidarité qui régnait dans ce grand ensemble d’immeubles, ainsi que les personnages qui ont marqué l’histoire récente de la ville.

Couverture Un enfant des couturesLa Cité des Coutures est une des plus anciennes parmi les cités ouvrières de la ville de Limoges. Sa situation, près de la Gare des Bénédictins fait que son histoire est très liée au monde cheminot.
Pour y avoir vécu une partie de son enfance, l’auteur nous plonge dans ce qui fait la vie d’un quartier : ses locaux, ses habitants, leur mode de vie…
Au fil de souvenirs très personnels, nous découvrons l’état d’esprit de cet ensemble d’immeubles où règne une humanité, un sens de la solidarité que l’on ne trouve plus dans ce qu’il est convenu d’appeler « les grands ensembles ».
Ce livre est aussi une galerie de portraits de personnages qui ont marqué l’histoire récente de Limoges ou plus particulièrement la Cité des Coutures.
Laissez-vous prendre au charme suranné de ce récit où l’on perçoit une vraie fidélité à des racines populaires et à des valeurs universelles qu’il est réconfortant de rencontrer encore de nos jours.

Un enfant des couturesEditions de la Veytizou P.L. – Collection : Eclats de villes – Octobre 2018
Reliure : Broché– Format 21 cm x 15 cm – 203 pages – ISBN: 978-2-35192-210-1 – 22€ en librairie

 

Gérard TerrierAncien élève de l’école primaire du boulevard Saint-Maurice et du lycée Gay-Lussac, Gérard TERRIER entre à la Faculté de Médecine de Limoges et il deviendra Médecin hospitalier durant des décennies. En 2004, il est nommé Chef de service des soins palliatifs du C.H.R.U. Dupuytren. Par ailleurs, il s’adonne à l’Écriture avec bonheur et il a publié plusieurs ouvrages aux Editions de La Veytizou, notamment Souvenirs d’un Carabin (2 Tomes) et HOSTO Biographie.

 

Offre spéciale pour les Anciens de Gay-Lu !
Possibilité de commande directe auprès de notre camarade Gérard Terrier : l’auteur propose d’abandonner ses droits, le livre se retrouve alors à 20 €… sans compter la dédicace s’il dispose du prénom de l’acheteur !
Nous contacter

Pascal Plas, historien Limougeaud et membre de l’association des Anciens de Gay-Lu, présente son dernier ouvrage sur l’architecte Roger Gonthier (1884-1978). Paru aux éditions Lucien Souny, ce livre retrace la carrière de cet architecte, limougeaud de cœur, père de la gare de Limoges-Bénédictins et, peu avant, de la cité Beaublanc, qui s’inspire du modèle des cités-jardins. Véritable mine d’or pour tous les passionnés d’architecture, ce livre permet de redonner ses lettres de noblesse à Roger Gonthier et à son magnifique travail.

 

Roger Gonthier, un architecte singulier« Architecte diplômé par le Gouvernement, licencié en droit, chevalier de la Légion d’honneur […] dont l’activité s’est étendue à tous les domaines, bâtiments industriels, maisons de rapport, bâtiments publics, buildings, villas, parcs, urbanisme […], groupes d’habitations à bon marché en particulier à Limoges où ont été réalisées six cités (qui) représentent 1 200 logements, une superficie construite de 1 200 m2 et une dépense de 45 millions de francs […] » C’est ainsi qu’on présentait Roger Gonthier à l’issue de sa carrière. Un remarquable architecte atypique…, « notoirement méconnu », aurait ajouté Alexandre Vialatte. Le nom de Roger Gonthier, essentiellement associé à la gare des Bénédictins, est pourtant indissociable de l’histoire du logement social à Limoges dans l’entre-deux-guerres. Il construit la cité-jardin de Beaublanc, le groupe d’immeubles HBM des Coutures, les cités Ranson, Ruben, Betoulle et Thuillat, tout en menant de front une multitude d’autres chantiers. Il accorde autant de soin à édifier de prestigieux immeubles parisiens et des « palais » de bord de mer qu’à concevoir des appartements pour la frange la plus pauvre et la plus mal logée de la société. Toutes ses réalisations, y compris ses bâtiments sociaux, sont de qualité. Et cette qualité se retrouve toujours dans le parc immobilier de Limoges habitat – l’héritier de l’OPHBM né en 1920 – dont tous les logements constituent aujourd’hui à la fois des éléments patrimoniaux et des lieux de vie dynamiques en raison de leurs caractéristiques initiales de construction.

Roger Gonthier, un architecte singulier – Pascal Plat – Editeur : Lucien Souny – Le Puy Fraud – Mai 2018
Livre broché – Format : 21×27 cm – 160 pages – 22 €
Plus de détails

 

Pascal PlasAncien du Lycée Gay-Lussac, Pascal Plas est agrégé d’histoire et docteur en histoire contemporaine. Il fait ses études d’histoire à l’Université de Limoges, décrochant un doctorat d’histoire contemporaine à La Sorbonne en soutenant une thèse portant sur les avocats et barreaux en France (1997). Enseignant depuis 1985, d’abord dans des lycées de la région, il est ensuite correspondant de l’Institut d’Histoire du temps présent du CNRS. Détaché au service éducatif et scientifique du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, il met en place les dispositifs pour aider les enseignants à préparer les scolaires à la visite du village martyr. Au début des années 90, il revient sur les bancs de la faculté comme chargé de cours en histoire contemporaine. Il enseigne le droit aux étudiants de 1ère année de l’IAE et anime un séminaire sur le patrimoine mémoriel des guerres dans le cadre du Master valorisation du patrimoine à la Faculté de Lettres. Spécialiste de l’histoire de la justice et de la gestion des conflits, il dirige la Chaire d’excellence Gestion du conflit et de l’après conflit créée fin 2013 à l’initiative de la Fondation partenariale de l’Université de Limoges. Auteur de nombreux articles et ouvrages se rapportant à la Seconde Guerre mondiale dans le Centre-Ouest de la France, dont Visages de la Résistance (2005), il a organisé de multiples rencontres et journées d’étude sur la Résistance.

 

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Le Tigre et les pilleurs de Dieu, la première enquête de l’antiquaire Hippolyte Salvignac, est signée Philippe Grandcoing, historien spécialiste de la société limousine des XIXe et XXe siècles. Professeur agrégé d’histoire en classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée Gay-Lussac, il est engagé dans l’association des Anciens de Gay-Lu. Auteur de nombreux ouvrages historiques et universitaires, Philippe Grandcoing signe ici son premier roman historique.

 

Le Tigre et le pilleur de Dieu

Couverture : peinture de Jean Béraud (1848-1931)

Paris, automne 1906 : la France se remet à peine de l’ouragan de l’affaire Dreyfus. La séparation de l’Église et de l’État est dans tous les esprits… Hippolyte Salvignac, modeste antiquaire parisien d’une quarantaine d’années, est recruté par Georges Clemenceau pour aider la police à pourchasser des trafiquants d’oeuvres d’art. Ces derniers pillent les trésors qui sommeillent dans les églises de campagne… Flanqué de l’inspecteur Jules Lerouet, bâtard au grand coeur, Salvignac découvre les méandres d’une situation explosive : luttes politiques, tensions diplomatiques, conflits religieux et trafics internationaux. Au fil de son enquête, il sillonnera l’Europe de la Belle Époque, de son Quercy natal à Londres en passant par les stations thermales d’Auvergne et la banlieue parisienne. Une galerie de personnages attachants, romanesques ou réels, fait de ce polar historique un livre passionnant, alors que va naître la police moderne des Brigades du Tigre. Fréquentant aussi bien les allées du pouvoir que le monde interlope des marchands d’art ou les soupentes du Quai des Orfèvres, Salvignac entraîne le lecteur dans le tourbillon des années 1900. À travers mille rebondissements se dévoile tout un monde révolu où se côtoient premières automobiles et voitures à chevaux, lampes à pétrole et ampoules électriques, une société où s’invente chaque jour la modernité du XXe siècle.

Le Tigre et les pilleurs de Dieu – Éditeur : De Borée – Collection : Vents d’histoire – Mars 2018
Couverture : brochée – Format : 14 cm x 22,5 cm – 320 pages – ISBN : 978-2-8129-2282-4 – 19,90 €

 

 

Philippe GrandcoingPhilippe Grandcoing est professeur agrégé d’histoire en classes préparatoires aux grandes écoles (hypokhâgne et khâgne) au Lycée Gay-Lussac à Limoges. Spécialiste de l’histoire de la société limousine des XIXe et XXe siècles, il consacre son talent d’historien à sa région. Auteur de nombreux ouvrages historiques et universitaires, il se lance aujourd’hui dans le roman historique avec cette première enquête de l’antiquaire Hippolyte Salvignac.

Philippe Grandcoing est engagé dans l’association des Anciens de Gay-Lu, en tant que membre du Comité.

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